L’analyse des Pratiques Professionnelles Systémique selon Michel Vial

L’accompagnement systémique en atelier d’analyse des pratiques professionnelles (APP), selon Michel Vial, repose sur une approche constructiviste et interactionnelle. Il s’agit d’aider les professionnels à analyser leurs propres pratiques en prenant en compte les systèmes d’interactions dans lesquels ils évoluent, plutôt que de se limiter à une réflexion individuelle ou psychologique.

1. Fondements théoriques de l’approche systémique

L’approche systémique s’appuie sur plusieurs principes fondamentaux :
• La globalité : Un professionnel ne peut être compris isolément, mais dans le cadre des interactions avec son environnement (collègues, institutions, usagers, etc.).
• La circularité : Les relations sont vues comme des boucles d’interactions où chacun influence et est influencé.
• L’autoréférence : Chaque système produit sa propre logique de fonctionnement, et l’APP doit en tenir compte sans imposer de cadre normatif externe.

Michel Vial considère que l’accompagnement systémique doit favoriser une prise de conscience des logiques sous-jacentes aux pratiques professionnelles, notamment en analysant les dynamiques relationnelles et les effets systémiques des décisions prises.

2. Objectifs de l’accompagnement systémique en APP

L’atelier d’APP vise plusieurs objectifs :
1. Développer une posture réflexive : Permettre aux professionnels de prendre du recul sur leur pratique.
2. Identifier les schémas d’interaction : Mettre en lumière les influences réciproques et les dynamiques relationnelles.
3. Trouver des leviers de transformation : Identifier des ajustements possibles dans les pratiques sans imposer une seule “bonne solution”.

L’idée centrale est d’amener les participants à co-construire du sens autour des situations analysées plutôt qu’à recevoir un diagnostic ou une prescription extérieure.

3. Déroulement d’un atelier selon l’approche systémique de Michel Vial

L’accompagnement systémique suit plusieurs étapes essentielles :

1. Mise en place du cadre et du contrat de communication
• Définition des règles : confidentialité, respect de la parole, posture non jugeante.
• Clarification des attentes des participants et des objectifs de l’atelier.

2. Présentation d’une situation par un participant
• Un participant décrit une situation professionnelle vécue, problématique ou questionnante.
• Il exprime ses ressentis, les enjeux perçus et les interactions en jeu.

3. Reformulation et questionnement systémique
• Le groupe et l’accompagnateur posent des questions ouvertes pour explorer la situation sous différents angles.
• L’accompagnateur utilise des techniques systémiques comme :
• La recherche des boucles de rétroaction (comment une action influence la situation et vice-versa).
• L’identification des relations et des enjeux implicites (qui influence qui, quelles sont les attentes implicites ?).
• Le recadrage : proposer une autre lecture de la situation en modifiant les points de référence.

4. Analyse collective et émergence de nouveaux regards
• Le groupe partage ses perceptions, en évitant toute prescription directe.
• L’accompagnateur aide à mettre en évidence les logiques systémiques à l’œuvre.

5. Élaboration d’hypothèses d’action
• Le participant initial et le groupe réfléchissent à des ajustements possibles dans la posture ou les pratiques.
• L’idée est d’ouvrir des choix stratégiques, et non d’imposer une solution unique.

6. Synthèse et capitalisation des apprentissages
• L’animateur aide à faire émerger les enseignements généraux qui peuvent être utiles à tous.
• Il veille à ce que l’atelier ne soit pas une simple analyse intellectuelle, mais qu’il débouche sur des pistes d’évolution concrètes.

4. Rôle de l’accompagnateur dans cette approche

L’accompagnateur joue un rôle clé dans la facilitation du processus :
• Il ne se positionne ni comme expert ni comme juge, mais comme médiateur du questionnement.
• Il aide à complexifier la compréhension des situations pour éviter les solutions simplistes.
• Il utilise des outils systémiques comme la modélisation des interactions ou l’analyse des boucles de rétroaction.

5. Bénéfices et spécificités de cette approche

  •  Approche globale : prise en compte du contexte, des relations et des interactions.
  •  Co-construction : chaque participant contribue à la réflexion collective.
  •  Non-directivité : l’accompagnateur ne donne pas de solutions toutes faites.
  •  Transformation durable des pratiques : les professionnels développent leur capacité à analyser et ajuster leurs pratiques eux-mêmes.

Conclusion

L’approche systémique en atelier d’APP selon Michel Vial met l’accent sur l’analyse des relations et des logiques d’interaction dans les situations professionnelles. Elle permet aux participants de prendre du recul, d’enrichir leur compréhension des situations et d’explorer des solutions adaptées à leur contexte, tout en restant acteurs de leur propre changement.

Les outils du coaching

  • l’approche systémique de Palo Alto « prendre en compte les relations entre les éléments du système »
  • l’approche systémique orientée solution de Steve de Shazer
  • le génogramme « lecture trans-générationnelle de l’histoire du coaché »
  • la pratique narrative par la méthode de l’arbre de vie-changer en reconstruisant des histoires plus appropriées
  • la communication non verbale une technique qui permet de recevoir et d’envoyer des messages sans passer par les mots (l’écoute, la posture, le silence, le langage corporel et visuel …)
  • les questionnements/entretiens : clinique (Rogers) , compréhensif (Kaufmann), d’explication (Vermersch), expérimentaux (Rogers), d’accompagnement (Vial/Menacci)

L’ analyse des pratiques professionnelles (selon : Le Média Social)

C’est quoi l’APP ?

Très usitée en travail social, l’analyse des pratiques professionnelles (APP) permet de prendre du recul sur son action. Conseils d’une responsable de formation.

D’où vient l’APP ?

L’analyse des pratiques professionnelles (APP) s’inspire notamment des « groupes Balint » créés au milieu du XXe siècle par le psychiatre et psychanalyste britannique d’origine hongroise Michael Balint. Il les destinait alors aux médecins généralistes afin de penser leur relation d’aide aux patients.

Le dispositif s’est ensuite élargi à d’autres acteurs de la santé, mais aussi du social ou de l’éducation. Les travailleurs sociaux découvrent en général cette démarche au cours de leur formation, dans les écoles en travail social qui l’ont intégrée à leur projet pédagogique.

En quoi consiste l’APP ?

L’analyse des pratiques professionnelles consiste à rassembler de manière régulière un groupe de professionnels d’une même structure, entre pairs (en l’absence de la hiérarchie donc) et en présence d’un intervenant extérieur à la structure formé à l’APP.

Ce travail collectif est basé sur des situations concrètes« Un participant va exposer une situation, exprimer sa difficulté : ‘Comment cette situation résonne-t-elle en moi ?’ Et on cherche ensemble des pistes de compréhension et de réflexion », explique Blandine Dault, responsable de formation moniteurs-éducateurs à l’IRTS Nouvelle-Aquitaine, qui intervient dans des groupes d’analyse des pratiques.

Dans un cadre de confiance

« Bien entendu, l’objectif n’est pas d’aboutir à une solution clé en main ou à des réponses pour chaque problème », souligne-t-elle.

Mais chacun doit repartir en ayant le sentiment non seulement d’avoir réfléchi à sa pratique et d’avoir commencé à élaborer ses propres réponses, mais aussi de s’être enrichi des échanges et des ressources des autres membres.

Le fonctionnement du groupe repose sur quatre grands principes, précise d’ailleurs Blandine Dault : bienveillance, non-jugement, écoute et confidentialité. De fait, l’APP doit se dérouler dans un cadre de confiance, pour que les participants acceptent de se dévoiler.

Améliorer sa pratique professionnelle

A la fois action collective et travail sur soi, l’analyse des pratiques professionnelles vise en effet à « se sentir mieux en tant que professionnel pour mieux accompagner », résume Blandine Dault.

« En se connaissant mieux, on peut laisser plus de place à l’autre, professionnel ou personne accompagnée, et donc à l’altérité », assure-t-elle.

Réfléchir à son métier

Ces échanges doivent donc constituer l’occasion pour chaque participant de se demander pourquoi il a choisi ce métier et de s’interroger sur la cause d’éventuelles frustrations, sur sa gestion du stress, sur sa propre personnalité…

Ce temps d’analyse des pratiques professionnelles doit, enfin, être mis à profit pour se poser et prendre du recul dans un emploi du temps souvent guidé par l’urgence des situations à régler. Il peut ainsi permettre, en particulier aux travailleurs sociaux qui exercent de manière isolée, de trouver du réconfort et du soutien au sein du groupe.

Les Contextes d’accompagnements

Pour managers, dirigeants, en appui de leur quotidien opérationnel. Secteurs d’intervention HÔTELLERIE, TOURISME, SANTE/BIEN-ÊTRE

  • Le coaching individuel
  • L’accompagnement d’équipe en situation de crise
  • Les compétences clés du manager
  • le choix de sa posture
  • L’évaluation en entreprise
  • Les talents individuels ou du groupe
  • La prise de parole  
  • L’intelligence collective
  • L’analyse des pratiques professionnelles